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Un 9 mars noir pour la finance. Les marchés, en chute libre, encaissent un double choc : celui de l'effondrement du pétrole et de la propagation du coronavirus. Une marée de rouge sur les écrans boursiers : ce 9 mars, les marchés sont en chute libre, encaissant le choc de l'effondrement du pétrole, mais aussi de la propagation du coronavirus, notamment en Italie où les autorités ont pris des mesures drastiques. Depuis le début de l'année, les grandes places européennes affichent désormais un plongeon d'entre 18 et 20%. Les investisseurs étaient déjà échaudés ces dernières semaines par la propagation du coronavirus et s'ajoute à présent le stress lié à l'or noir, qui a connu le 9 mars sa pire chute depuis la première guerre du Golfe en 1991, s'effondrant de plus de 30% en Asie. Dans un mimétisme parfait, la chute des bourses d'Asie s'est propagée à l'Australie puis à celles des pays du Golfe, avant de rejaillir sur les marchés européens. En fin de matinée, Paris plongeait de 6,40% tout comme Londres, Francfort de 6,43%, Madrid de 6,29% et Milan de 9,75%.  Les taux d'intérêt sur la dette des pays réputés sûrs, Etats-Unis et Allemagne en tête, chutaient lourdement, indice supplémentaire de la nervosité des investisseurs. Le taux d'intérêt sur la dette américaine à dix ans est tombé au plus bas niveau de son histoire, à un peu plus de 0,3%. En cause : la décision de l'Arabie saoudite d'adopter une politique de la terre brûlée en baissant drastiquement le prix de son or noir, après l'échec de négociations en fin de semaine dernière avec la Russie. Double choc  Autre choc : l'Italie a pris des mesures drastiques le 8 mars avec la mise en quarantaine d'un quart du territoire, dont son poumon économique, qui s'étend de Milan à Venise. Plusieurs milliards ont d'ores et déjà été débloqués aux Etats-Unis et en Italie pour répondre à cette crise sanitaire inédite, l'Allemagne a annoncé des mesures, mais des intervenants de marché relèvent que ces plans manquent un peu d'ambition et de coordination. D'autant que cette épidémie intervient à un moment où de nombreuses entreprises sont endettées. Le marché craint que les pertes essuyées en Bourse ne conduisent à un assèchement du financement de l'économie réelle, répétant le scénario de la crise financière de 2008. Plusieurs secteurs montrent des signes inquiétants, notamment celui de l'énergie particulièrement sous pression.  «Le problème principal est donc d'aider les entreprises à passer cette période creuse et à éviter des faillites de PME qui ne peuvent pas faire face à des problèmes de liquidité alors qu'elles sont fondamentalement solvables», souligne dans une note la Banque postale asset management. Or, les experts s'accordent à dire qu'une baisse des taux a peu d'utilité et qu'il est préférable d'avoir des mesures du côté budgétaire pour soutenir les entreprises et la consommation.  L'impact du coronavirus sur la croissance de l'économie française sera de «plusieurs dixièmes de points de PIB», a ainsi averti le 8 mars, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, dans une interview à France Inter.

 

L'Allemagne, qui selon les économistes est l'un des pays les plus vulnérables, de par son économie très fortement exportatrice, vient d'annoncer quelques mesures de soutien, mais sans dévoiler le vigoureux plan de relance qu'espéraient les experts. Le Japon, quant à lui, file tout droit vers une récession, caractérisée par une contraction du PIB pendant au moins deux trimestres d'affilée. Ce serait une première depuis 2015. «Il est encore un peu tôt pour anticiper une récession mondiale» mais, selon les experts du courtier Aurel BGC, les marchés ont «sans doute besoin d'anticiper le pire avant de se stabiliser».

Source : RT FRANCE